Rêves éphémères Mme NOIREVACHE
samedi 4 octobre 2008, par hatier
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Si au départ je ne suis qu’un petit ruisselet,
Sans grande prestance,
Un peu maigrelet,
Coulant imperceptiblement au fond d’une vallée,
Je prends de l’importance
Lorsque le Blaisy
Cheminant à mes côtés
A Juzennecourt entre dans mon lit.
Me voici devenu rivière
Avec mes ponts de pierre
Couverts de mousses et de fougères
Cheminant,caracolant gracieusement
Sautant de rochers en rochers
Abreuvant les vaches dans les prés
Murmurant au moindre souffle de vent
Ou me prélassant,paresseusement
Sous le soleil de l’été.
Un barrage par-ci,un lavoir par là
Un vieux moulin, une chaumière, un château
Se mirant dans mes eaux.
Une usine,un peu en delà
Alimentée par des canaux
Qui s’éloignent de moi
Mais me rejoignent parfois
Pour à nouveau me quitter
Pour d’autres directions, d’autres utilités
Truite et goujons s’en donnent à cœur joie,
Frétillant dans mon eau vive
Ou se reposant près de mes rives,
Taquinés par un pêcheur patient et passionné
Canards,poules d’eau ou autre gente ailée,
Garçons et petites filles venant patauger
Dorénavant, joliment, ma sérénité
Souvent calme et tranquille
Traversant villages et petites villes
Pour les enjoliver,
Pour me faire admirer
Je peux, hélas, parfois me déchainer,
Lorsque fonte des neiges ou violents orages
Sous de lourds nuages
Me font déborder
Inondant rives et champs de blé
Me faisant maudire et détester...
...Apaiser, je retrouve mon lit
Oubliant mes tourments
Pour à nouveau couler paisiblement.
Mon périple doit hélas se terminer
Par la Marne absorbée
A jamais engloutie
Désagrégée, anéantie.
Partie pour d’autres paysages,
D’autres rivages
Ne me faudra-t-il que les imaginer ?
Me restera t-il une parcelle de vie
Pour admirer la mer
Avant de m’y diluer ?
Mme NOIREVACHE,
Rêves éphémères